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Le verger circulaire

Le concept du verger circulaire s’inscrit dans une démarche systémique où l’on cherche à créer et stimuler un véritable écosystème autour des fruitiers, au lieu de considérer la parcelle comme un simple alignement d’arbres productifs. L’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) s’intéresse notamment à ces approches agroécologiques et mène des travaux de recherche sur ce type de design agricole.


1. Principe général

  1. Organisation en cercles concentriques
    • Le verger est composé de plusieurs cercles de fruitiers (ici 9 cercles) imbriqués les uns dans les autres.
    • Au centre, on trouve une mare (ou un point d’eau).
    • Autour des cercles, des haies (ou bandes enherbées) hébergent la faune auxiliaire.
  2. Création d’une trajectoire pour les auxiliaires
    • Les haies servent de refuge et de site de nidification pour les auxiliaires (insectes prédateurs de pucerons, coccinelles, syrphes, chrysopes, mais aussi oiseaux insectivores, chauves-souris, etc.).
    • Pour aller s’abreuver à la mare au centre, ces auxiliaires traversent naturellement les cercles de fruitiers.
    • Au passage, ils se nourrissent de ravageurs présents sur les arbres (pucerons, psylles, petites chenilles, etc.), jouant ainsi un rôle de « protection biologique » et limitant le recours aux traitements chimiques.
  3. Fonctionnement en boucle fermée
    • Les déjections des animaux et la matière organique (feuilles mortes, branchages de taille broyés, compost) participent à la fertilité du sol.
    • L’eau de la mare peut être utilisée, en complément, pour l’irrigation.
    • Le tout forme un système résilient où chaque élément soutient l’autre (principe de la permaculture).

2. Avantages écologiques et agronomiques

  1. Contrôle naturel des ravageurs
    • Grâce aux nombreux insectes auxiliaires, la pression des nuisibles est naturellement régulée.
    • L’approche évite ou limite fortement l’usage de pesticides, améliorant la qualité de l’environnement et la santé des travailleurs.
  2. Diversité biologique accrue
    • La présence de haies, de bandes fleuries, d’un point d’eau, et de nombreux arbres fruitiers de variétés différentes favorise la biodiversité (animale, végétale et microbienne).
    • Cette biodiversité contribue à la stabilité de l’écosystème et à la résilience face aux aléas climatiques et phytosanitaires.
  3. Amélioration de la qualité du sol
    • L’implantation en cercles concentriques, souvent associée à des pratiques de couvert végétal (engrais verts, mulch, etc.), maintient et améliore la structure et la fertilité du sol.
    • Les racines des fruitiers et des plantes de couverture créent un réseau souterrain qui favorise la vie microbienne et la rétention d’eau.
  4. Rôle paysager et pédagogique
    • Le verger circulaire est esthétiquement original et peut être valorisé dans un but touristique ou éducatif (fermes pédagogiques, visites guidées).
    • Il permet d’illustrer les principes de l’agroécologie et de la permaculture à un large public.

3. Points d’attention et limites

  1. Conception initiale soignée
    • Il est important de bien étudier la disposition des cercles (densité d’arbres, types d’essences fruitières, interactions entre espèces) et de calibrer la taille de la mare.
    • La place de chaque haie et la nature des arbustes (floraison étalée, baies pour les oiseaux, abris pour insectes) sont cruciaux pour la réussite du projet.
  2. Entretien régulier
    • Même si ce système vise une certaine autonomie, un entretien régulier reste nécessaire (taille, paillage, éventuellement irrigation complémentaire).
    • La gestion de l’eau doit être pensée en amont (récupération d’eau de pluie, conception de la mare, etc.).
  3. Investissement initial
    • Créer un verger circulaire demande souvent un investissement plus important qu’un verger classique (préparation de la mare, aménagement des haies, éventuelles buttes, infrastructures pédagogiques, etc.).
    • En revanche, à moyen et long terme, la réduction des intrants (engrais, pesticides) et une meilleure résilience peuvent compenser ces coûts initiaux.
  4. Adaptation au contexte local
    • Le verger circulaire doit être pensé en tenant compte des caractéristiques pédoclimatiques (type de sol, climat, ressources en eau) et des contraintes locales (réglementation, disponibilité du foncier, etc.).
    • Les variétés fruitières choisies doivent être adaptées au terroir pour limiter les maladies et augmenter la longévité des arbres.

4. Conclusion

Le verger circulaire s’inscrit pleinement dans une logique d’agroécologie et de permaculture : favoriser la biodiversité, mutualiser les ressources et rétablir un équilibre naturel entre ravageurs et auxiliaires. L’INRA et d’autres instituts de recherche s’intéressent de plus en plus à ces approches, car elles offrent des pistes prometteuses pour une agriculture durable, moins consommatrice d’intrants et plus respectueuse de l’environnement.

En résumé, la disposition en 9 cercles concentriques, avec la mare au centre et les haies autour, permet aux insectes auxiliaires de se déplacer entre leurs abris et la ressource en eau tout en régulant les populations de ravageurs sur les arbres fruitiers. Cette conception favorise la santé des fruitiers, la qualité des récoltes et la biodiversité globale de la parcelle.